Fièvre de cheval

Comme si la crise ne suffisait pas, voilà qu’une fièvre de cheval s’invite au tableau clinique de notre économie. Symptomatique en effet, ce nouveau pic qui illustre, une fois de plus, l’impact considérable que peut avoir un défaut de traçabilité ou de sincérité dans les productions alimentaires sur un consommateur en perte de confiance et de repères.

Geneviève Cazes Valette, professeur de marketing agroalimentaire et anthropologue spécialiste de la consommation de produits carnés pointait du doigt, la semaine dernière, à Valady, ce risque majeur de désaffection, dans le prolongement d’autres scandales, indélicatesses ou problèmes sanitaires que le consommateur, désormais suspicieux à tous propos, mélange et amalgame sans discernement.

Fidéliser, gagner la confiance d’un client nécessitent souvent pour une marque, une famille de produits ou une entreprise, des décennies et des millions d’€ d’investissement. Détourner, dégoûter un consommateur, en rompant durablement le contrat de confiance qu’il a acheté, peut discréditer, en quelques instants, une filière, même hélas, lorsque seul est en cause un négociant véreux ou un vieux cheval roumain.

Alors, au moment où chacun explore tous les champs de la créativité pour dégager des innovations, seules pourvoyeuses, en ces temps difficiles, de chiffre d’affaires additionnel et de marges, on se prend à rêver, depuis notre Aveyron, où le sens de la responsabilité est plus vivace qu’ailleurs. On se prend à rêver d’un marché où les produits tiendraient enfin un discours de vérité, véritable « innovation » dans un monde où semble régner l’indifférenciation.

Comme le disait Orwell : « Là où règne la malhonnêteté, tenir un discours de vérité est un acte révolutionnaire ».

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